En fait il s’agit de huttes flottantes, de petits abris dans lesquels les chasseurs de gibier d’eau passent la nuit à attendre la venue de canards migrateurs (d’où l’expression un froid de canard).
La question que je “redoutais” arriva immédiatement :
”Nous aussi on pourrait passer une nuit dans une cabane qui flotte papa?”
Réponse évasive de ma part, les jours passent et un après midi :
“Vous êtes prêts, on va passer la nuit à la hutte en famille. »
les enfants sont fous de joie, en quelques minutes toutes les affaires sont prêtes :
- de l’eau, un casse croûte : check !
- pyjama, doudou, bottes et un petit pull pour le matin : check !
- et pour le fun, quelques appelants qui vont chanter pendant la nuit !
Après 20 bonnes minutes de marche dans l’estuaire, nous arrivons près de notre palace flottant, avec vue imprenable sur la mare et le phare du Hourdel.
Nous installons nos appelants, censés attirer des oiseaux sauvages. Le sandwich sera avalé rapidement assis dans les grandes herbes de la baie : obione, salicorne et lilas de mer nous entourent alors qu’une légère brise nous apporte un doux parfum iodé :
Nous sommes aux anges !
Le soleil se couche et embrase la baie de mille couleurs,
les enfants découvrent alors l’intérieur de la hutte : 9m2, une table, 3 couchettes et une immense guignette (sorte de petit volet qui permet de voir la mare et les appelants)
c’est très sommaire mais ça suffit amplement pour notre nuit de pirates.
La nuit tombe, plus aucun bruit à l’extérieur mis à part le chant des appelants et au loin celui des limicoles, ces petits échassiers qui fréquentent l’estuaire et qui sont chassés des bancs de sable ou ils se nourrissaient par le flot : la marée est entrain de monter !
Alors que la nuit recouvre l’estuaire, les questions fusent :
- “Pourquoi, il y a autant d’oiseaux chez nous papa ?”
- “Est ce que les canards migrent plus la nuit ? Pourquoi ?”
- “Pourquoi les canards se déplacent plus au crépuscule ?”
Autant de questions auxquelles j’essaye de répondre pour satisfaire cette curiosité. Pendant ce temps un léger bruit de baignoire qui se vide se fait entendre,
“la hutte bouge, nous flottons”
La mer monte encore : nous n’apercevons plus les mollières devant nous, ces immenses étendues de végétation que l’on trouve en baie, mais avec la pleine lune, ça brille de partout : la mer a recouvert tout l’estuaire et les questions redoublent : “On va flotter longtemps ? – toute la baie est recouverte, ça se vide rapidement ? – et les oiseaux, il vont où quand la mer recouvre tout comme ça? – et les phoques, ils sont obligés de rester dans l’e au aussi alors pendant ce temps ?”
Un peu comme la marée qui monte, le flot de questions à été long et continu jusqu’à ce chacun trouve le sommeil avec pour berceuse le chant des bécasseaux variables, petits limicoles de quelques dizaines de grammes dont certains arrivent tout droit du Groenland.
Alors que les enfants dorment à poings fermés, je me dis que la baie réserve encore plein de trésors cachés à découvrir en famille, mais ça ce sera pour une nouvelle escapade…
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